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Page:Querlon Verrier - La Princesse a l aventure, 1904.djvu/63

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Quand le fond de la bassine fut aussi poli et brillant que la lune qui courait au-dessus des peupliers, les petits hommes disparurent dans le trou de la soute au foin en se bousculant et en chantant :

La bouillie était bien faite
Rapportons-leur la fillette.

La Princesse entendit bientôt les petites voix aigües qui recommençaient de crier :

— Ho, hisse ! ho, hisse !

Et elle vit les nains qui tiraient de la soute par ses cheveux et par ses vétements, la petite fille endormie qui était bien dix fois plus grosse qu’eux. IIs la traînèrent sur le pont, l’adossérent à la caisse du lilas et l’ayant calée avec des paquets de cordage, ils disparurent en rabaissant sur leur tête tous les panneaux du pont qu’ils avaient soulevés.

Le vent était tombé. L’eau bouillonnait sous les vannes du moulin. La lune qui était des-