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Page:Querlon Verrier - La Princesse a l aventure, 1904.djvu/66

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Elle sentit qu’elle avait soif, et, s’étant agenouillée dans l’herbe, elle se pencha pour boire un peu d’eau dans le creux de sa main.

Alors la fontaine lui dit :

— Je suis la Fontaine Catherine. Je coulais. J’étais bonne à boire et l’on prenait soin de moi. Maintenant je suis abandonnée ; on m’a jeté des pierres ; je suis trouble et les herbes bouchent ma source.

La petite princesse fut prise de pitié. Elle releva sa robe, entra dans l’eau et nettoya la source qui devint transparente et qui se remit à courir sur les pierres.

Puis, s’étant couchée par terre, elle s’endormit.

Elle ne dormait pas depuis longtemps, quand un bruit de voix l’éveilla.

Elle ouvrit les yeux. La lune avait tourné et brillait au fond de la fontaine. Elle n’aperçut ni son singe, ni sa pie, ni son accordéon, mais elle vit le montreur de marionnettes, la vieille négresse et le chevalier errant qui parlaient, debout au bord de la route.