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Page:Querlon Verrier - La Princesse a l aventure, 1904.djvu/75

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Je tremblais de peur et j’invoquais les saints, car je voyais bien que j’étais chez le sorcier du Morne. Il monta rapidement les marches de la verandah. Les deux négrillons disparurent dans la trappe d’un soupirail qui se referma hermétiquement. Nous entrâmes dans un vestibule frais pavé de grandes dalles de mosaïque. Des stores baissés n’y laissaient pénétrer qu’une lumière verte, et des statues de basalte en garnissaient tout le tour.

Le sorcier écarta avec la main une portière invisible qui fit un bruit de perles, et, me prenant par la manche de ma camisole, il me jeta devant lui dans une grande salle de marbre dont les murs étaient surchargés d’épaisses étoffes toutes raides de pierreries.

A l’un des bouts de la salle était une grande baignoire carrée ot l’on descendait par trois marches et dont l’eau transparente brillait entre les tapis. De grosses lampes de verre coloré étaient suspendues au plafond par de longues chaînes. Elles étaient pleines d’une huile odorante qui s’égouttait à terre dans des plats de cuivre