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Page:Querlon Verrier - La Princesse a l aventure, 1904.djvu/88

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ronds et luisants. Maintenant, je dépéris. Les fourmis rongent mes racines. Mon feuillage jaunit et mes fruits ne mûrissent pas. Bientôt je m’abattrai en travers du chemin.

La princesse fut prise de pitié. Elle releva sa robe, alla chercher de l’eau à la riviére et noya les fourmis.

Et l’arbre se redressa aussitôt et frémit d’aise,

Puis, s’étant adossée au tronc du noyer, la fille du roi s’endormit.

Elle ne dormait pas depuis longtemps, quand un bruit de voix l’éveiila.

Elle ouvrit les yeux. La lune était échancrée sur le bord. Elle éclairait le petit bois dont le feuillage portait à terre une ombre qui remuait. La petite fille n’apercut ni son singe, ni sa pie, ni son accordéon ; mais elle vit le montreur de marionnettes, la vieille négresse et le chevalier errant qui parlaient en allant et en venant dans le carrefour.

Elle se redressa, mit ses bras autour de ses genoux et regarda en écoutant.

Le chevalier errant prit la parole. Il tenait à