Page:Quevedo - Don Pablo de Segovie.djvu/190

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avec eux, ne cessant pendant le repas d’envoyer en bas savoir si mes domestiques étaient arrivés, et jurant de les chasser à mon retour. Dix heures sonnèrent et sous prétexte d’une affaire importante, je leur demandai la permission de me retirer. Ils y consentirent, et après être convenus ensemble de nous revoir l’après-midi du jour suivant à la maison de campagne, je pris congé d’eux.

J’allai rendre le cheval à celui qui me l’avait loué et je retournai à la maison, où je trouvai mes camarades jouant au quinola. Je leur contai mon aventure, et l’engagement que j’avais pris. Ils furent d’avis que je le remplisse exactement et qu’il fallait y sacrifier deux cents réaux. Nous nous couchâmes avec cette résolution, mais j’avoue que je ne pus fermer l’œil de toute la nuit, tant j’étais occupé de l’emploi que je devais faire de la dot. Ma principale inquiétude était de savoir lequel vaudrait mieux et serait le plus utile pour moi, ou de m’en servir pour acheter une maison, ou d’en constituer des rentes.