Page:Quicherat - Mélanges d’archéologie et d’histoire, 1886.djvu/268

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

par ce tour tourne la vis d’un pressoir ; » légende très inexacte, car on ne voit nulle part l’apparence d’un tour, mais seulement les objets dont le tourneur se sert pour tracer une vis :la corde qui en décrit l’hélice, la jauge qui en mesure l’évidement.

L’autre dessin (fol. 23 r.) est celui d’un moyeu en forme de cadre entretenu par quatre moises, sur les extrémités desquelles sont chevillés huit rayons ayant leurs naissances sous le cadre. Légende :Par chu fait om l’enbracement d’one roe sans l’arbre endamer ; « ainsi fait-on l’ambrassure d’une roue sans entamer l’arbre. »



II

GÉOMÉTRIE ET TRIGONOMÉTRIE PRATIQUE


Je réunis sous ce chef un certain nombre de problèmes dont la solution est le plus souvent très mal indiquée par les figures ; mais ils sont si connus et si faciles, que c’est la moindre chose que de suppléer aux omissions du démonstrateur. La plupart, comme de juste, ont trait à la construction. Le présent chapitre est donc en quelque sorte l’introduction de celui qui suivra. Villard de Honnecourt qui donne pêle-mêle les matières de l’un et de l’autre, annonce ce chaos par une note ainsi conçue :En ces iiij. fuelles a des figures de l’art de jometrie, mais al conoistre covient avoir grant esgart ki savoir velt de que cascune doit ovrer. « Sur les quatre pages suivantes sont des figures de l’art de géométrie ; mais il faut mettre grande application à les étudier, si l’on veut comprendre le sens pratique de chacune. »

Trouver le centre d’un cercle (fol. 20 r.). — La figure ne fait qu’indiquer la solution, car elle consiste seulement en un cercle sur la circonférence duquel sont marqués trois gros points. Légende :Par chu trovom le point en mi on campe à compas, « ainsi trouve-t-on le point du milieu d’un champ décrit au compas. » Ce problème, fameux autrefois parmi les ouvriers tailleurs de pierre, était connu sous la dénomination des trois points perdus.

Trouver le centre d’une voussure dans une construction (fol. 21 r.) — Corollaire du problème précédent. La figure représente un claveau, avec deux ficelles tendues dans le sens de ses faces de joint et prolongées jusqu’à ce qu’elles se rencontrent. Légende :Par chu trovom les poins d’one vosure taillie « ainsi trouve-t-on les