Page:Quicherat - Mélanges d’archéologie et d’histoire, 1886.djvu/302

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avoir. « Voici l’une des deux demoiselles dont le jugement eut lieu devant Salomon à propos de l’enfant que chacune voulait avoir. » (Fol. 12 r.).

Grand dessin de sept personnages, celui de l’album qui est exécuté avec le plus grand soin. Il me paraît représenter saint Paul plaidant sa cause devant le roi Agrippa. Les costumes sont de convention, dans un goût mêlé de l’antique et du moyen âge. Au milieu de la composition, le roi assis avec ses insignes et dans l’attitude traditionnelle, écoute un homme à barbe agenouillé devant lui et qui semble parler avec chaleur. A droite deux assistants, dont l’un (peut-être le proconsul Festus) est drapé dans une toge. A gauche, un jeune homme chuchotant à l’oreille d’un personnage habillé d’un surcot comme les bourgeois du XIIIe siècle. Derrière ce groupe un sergent avec sa verge (fol. 13 r.).

L’Église personnifiée, debout, richement vêtue, couronnée, tenant d’une main le labarum et de l’autre le calice (fol. 4 v.).

Le martyre de saint Côme et saint Damien. Deux saints nimbés, agenouillés l’un devant l’autre ; deux satellites s’apprêtent à les décapiter. Légende :Vesci le labitement saint Come et saint Domyen (fol. 27 r.).

Un évêque assis sur un banc dans l’attitude de la majesté, bénissant de la droite, tenant une crosse de la gauche. Mitre basse, chasuble en cloche et flottante à l’antique, manipule étoffé comme une écharpe (fol. 1 r.).

Figures allégoriques de l’Humilité et de l’Orgueil :très beaux dessins conformes aux représentations analogues qui ornent d’ordinaire la grande porte des cathédrales. L’Humilité a la figure d’une vierge voilée et assise qui tient sur l’un de ses genoux un disque chargé d’une colombe. L’Orgueil est représenté par un seigneur qui tombe à bas de son cheval. Légendes :Humilité. — Orgieus, si cume il tribuche (fol. 3 v.).

La roue de Fortune ; esquisse par simples triangulations, pour le dessin d’un vitrail en forme de rose. La Fortune est au milieu, assise sur l’axe de la roue dont elle fait tourner les rais avec ses mains. Il y a six rais aboutissant à six lobes, dans lesquels sont figurés des rois plus ou moins à leur aise, suivant la position du lobe qu’ils occupent. Légende :Vesci desos les figures de le ruee de Fortune, totes les vij. Imagenes (fol. 21 v.). « Voici les figures de la rooue de fortune, rendue toutes les sept (comme il convient). » Interprète des artistes du XIIIe siècle qui avaient reproduit à satiété cette allégorie, Jean de Meung, dit de la Fortune :

Elle a une roe qui torne,