poésie. Voltaire, qui l’a défendue, sans rencontrer toujours les arguments les plus solides, Voltaire établit l’impossibilité de faire en français des vers sans rimes, ou des vers blancs. Nous avons, dit-il, un besoin essentiel du retour des mêmes sons, pour que notre poésie ne soit pas confondue avec la prose. Tout le monde connaît ces vers Où me cacher ? Fuyons dans la nuit infernale. Mais que dis-je ? mon père y tient l’urne fatale Le sort, dit-on, l’a mise en ses sévères mains ; Minos juge aux enfers tous les pâles humains.. « Mettez à la place
Où me cacher ? Fuyons dans la nuit infernale. Mais que dis-je ? mon père y tient l’urne funeste Le sort, dit-on, l’a mise en ses sévères mains ; Minos juge aux enfers tous les pâles mortels.
Quelque poétique que soit ce morceau, fera-t-A le même plaisir, dépouillé de l’agrément de la rime ?* Ceux qui ont attaqué notre rime prouvaient qu’ils n’avaient aucun sentiment de l’harmonie. En effet, quelle cadence sera sensible dans la poésie française, si l’on retranche la rime ? Il est bien certain que ce retour obligé de consonnances pareilles rend notre versification très-difficile, si le poëte tient à ce que la pensée ne souffre point de ces entraves ; mais il est faux que le plaisir produit par de beaux vers soit celui de la dt/~CM~ë vaincue ; car beaucoup d’ouvrages de l’esprit qui ont coûté un bien long travail ne produisent aucun plaisir, et l’on ne fait souvent que déplorer le temps employé à un exercice futile’. ). racine te fils fait une réponse aussi péremptoire que simple