Nous en distinguerons de trois espèces : celles qui ont rapport 1° à l’orthographe, 2° à l’arrangement des mots, 3° à la grammaire.
Les poëtes ont la liberté de supprimer l’s finale dans un certain nombre de mots.
1° Quand la première personne d’un verbe [1] finit par cette lettre s :
Elvire, où sommes-nous ? et qu’est-ce que je voi ?
Rodrigue en ma maison ? Rodrigue devant moi ? Corn.
En le blâmant enfin j’ai dit ce que j’en croi,
Et tel qui me reprend en pense comme moi. Boil.
Je vous donne un conseil qu’à peine je reçoi ;
Du coup qui vous attend vous mourrez moins que moi. Racine.
Vizir, songez à vous, je vous en averti ;
Et, sans compter sur moi, prenez votre parti. Id.
Remarque. Mais il n’est pas permis de retrancher l’s à la seconde personne de l’impératif, ainsi qu’on le faisait encore dans le dix-septième siècle [2] :
Fais donner le signal, cours, ordonne, et revien
Me délivrer bientôt d’un fâcheux entretien. Rac.
Quitte ces bois, et redevien
Au lieu de loup, homme de bien. La Font.