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Page:Quincey - Confessions d'un mangeur d'opium, trad. Descreux, 1903.djvu/23

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XVII
PRÉFACE DU TRADUCTEUR

pal et, au fond ; le véritable obstacle à ce travail. Oui, encore, s’il s’agit de soutenir cet effort en vue d’accomplir une tâche qui demande l’unité d’inspiration. Non, s’il veut créer, ou simplement voir. Shakespeare dit dans Hamlet : « il y a bien plus de choses dans la réalité, que ne saurait en rêver toute votre philosophie. » L’opium. avec toute la splendeur, la variété, le mouvement de ses visions, restera toujours au-dessous de cette réalité, et l’auteur du Cosmos, alors même qu’il se bornait au monde physique, n’avait rien à envier à Th. de Quiucey, à Edgar Poe, à Hoffmann. L’opium restera donc, à ce point de vue, un plaisir égoïste, et peut-être par cela seul, un plaisir stérile. Il n’ajoutera rien à nos facultés, ni aux objets de nos facultés. Se bornant à tirer de nos ressources intellectuelles ce qu’elles contenaient à l’état latent, ce que nous y avons accumulé par un travail antérieur, à dissiper, sans qu’on puisse compter toujours sur cet effet, les obstacles qui nous empêchaient de les employer, il est incapable de nous révéler des problèmes, des solutions, des aspects inconnus des choses.

V. Descreux