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Page:Quincey - Confessions d'un mangeur d'opium, trad. Descreux, 1903.djvu/38

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XXXII
PRÉFACE DE LA DERNIÈRE ÉDITION

autres, afin de rétablir dans les idées un enchaînement tolérable. Je ne dis pas cela parce que je crois avoir commis de ces fautes, je ne le crois pas. Mais je préfère imaginer une erreur conservée en pleine connaissance de cause, afin que des négligences vénielles puissent par comparaison avec ces licences tout apparentes, obtenir l’indulgence d’un critique bienveillant. Lutter contre les attaques épuisante d’une maladie qui se développe, exige une grande énergie. Je n’essaie pas de décrire cette lutte ; on ne saurait ni se faire comprendre, ni être intéressant quand on veut exprimer l’inexprimable. Mais le généreux lecteur ne sera pas moins disposé à l’indulgence, à raison des concessions que je demande, si contre ma volonté, l’occasion se présente pour y faire appel.

J’ai fait aussi connaître au lecteur l’un des deux courants qui tendaient à contrarier mes efforts pour améliorer ce petit livre. Il y en a eu un second, et moins accessible à ma volonté même avec toute son énergie. Pendant longtemps j’avais compté sur une fin intéressante dont je me proposais de former les dernières page : du volume ; c’était une série de vingt ou vingt-cinq songes ou visions diurnes qui avaient surgi devant moi dans les derniers temps ou l’opium exerçait sur moi son influence. Ces feuilles ont disparu, les unes dans des circonstance qui me laissent un espoir assez fonde de les retrouver, les autres par des hasards inexplicables, d’autres enfin par des motifs peu honorables. Cinq ou six furent, je crois ; brûlées ; pendant que j’étais seul, occupé à lire dans ma chambre à coucher, une