vilissante éducation des femmes et des prêtres et qu’on trouve des princes qui, comme Ferdinand VII, se faisaient gloire d’avoir brodé un jupon. Dans notre génération actuelle, on peut compter sûrement que le tuteur exercera ses fonctions avec une loyauté consciencieuse, en ce qui concerne l’intérêt de ses pupilles, mais en tant qu’elles exigent une vigilance de tous les instants, et de la prévoyance à longue date, elles sont, à vrai dire, à peine compatibles avec l’état présent de notre société anglaise. Les tuteurs choisis par mon père, lors même qu’ils eussent été les plus sages et les plus énergiques des hommes, n’auraient pu réaliser, dans bien des occasions, ses secrets désirs. Parmi ces quatre personnes, l’un était marchand. Je ne prends pas ce mot au sens étroit qu’on lui donne en Écosse, d’après le mot emprunté à la France, où jamais les princes n’ont exercé le commerce, mais dans le sens large et noble de l’Angleterre, de Florence, de Venise. Par suite ses relations étendues avec les ports de mer et les colonies lointaines absorbaient son attention, exigeaient même sa présence, l’enlevaient à sa vie domestique, et l’on ne pouvait s’attendre à ce qu’il fit davantage pour ses pupilles ; il devait se borner à surveiller sommairement leurs intérêts pécuniaires. Notre second tuteur était un magistrat rural d’un district populeux aux environs de Munchester, et à cette époque même, il était aux prises avec une population turbulente et toujours plus nombreuse d’étrangers, Gallois et Irlandais. Lui aussi, accablé par les occupations de sa charge publique, il avait peut-être le droit de penser qu’il avait entièrement rempli ses devoirs de tuteur quand il se tenait prêt à agir à propos de quelque difficulté accidentelle ; et dans les cas
ce que, dans le Kentucky, l’on nommerait une méthode rude et turbulente (roug and tumble) d’éducation populaire, trahit jusque dans l’extérieur et le développement physique les effets évident d’habitudes efféminées qui ont agi pendant plusieurs générations. Il serait intéressant de connaître sur ce point la vérité exacte, mais la vérité non travestie par des préjugés nationaux et démocratiques.
