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DU MANGEUR D’OPIUM

échapper en sortant presque toujours sans son costume d’étudiant. Les servitors d’Oxford correspondent aux sizards de Cambridge, et je crois que les mêmes changements se sont accomplis des deux côtés.

Il ne reste plus qu’à indiquer un détail de la vie de collège, mais c’est un détail essentiel. Cet article figure dans les états de frais sous le nom de battels, tiré du vieux latin monastique patella ou batella (assiette). Il comprend tout ce qu’on fournit pour le dîner ou le souper, avec la bière, mais non le vin, ainsi que les éléments du déjeuner, ou de tout rafraîchissement qu’on offre aux visiteurs de circonstance, à l’exception des denrées d’épicerie. Ces dernières, ajoutées au charbon, au petit bois, au vin, aux fruits, et à d’autres extra sans importance, qui sont affaire de goût personnel, forment autant d’articles particuliers qui sont dirigés contre vous, et fournis d’ordinaire par des marchands habitants près du collège, et qui y envoient chaque jour leurs garçons pour prendre des ordres. Le souper, repas auquel tout le monde n’est pas présent, est servi à part dans la chambre de l’étudiant, dans la plupart des collèges. Mais pour tous, le dîner est un repas public pris dans le réfectoire ou hall de la société, lequel, avec la chapelle et la bibliothèque forme l’ensemble essentiel qui constitue chaque collège. Il n’est pas permis d’y manquer excepté en cas de maladie ou quand on a formellement demandé l’autorisation de donner à dîner. Toute autre absence est punie d’une amende. Le vin est généralement interdit dans le hall, excepté à la grande table, c’est-à-dire à celle qui est réservée aux fellows, et à quelques autres privilégiés. Le chef du collège