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SOUVENIRS AUTOBIOGRAPHIQUES

général vingt-cinq guinées environ, il en paie cinquante, mais il ne les paie qu’une fois. De plus, au point de vue strictement légal, cette somme n’est qu’un dépôt qu’on a le droit de retirer en quittant l’Université, bien que d’ordinaire on en fasse présent au collège sous forme d’argenterie. La seconde différence qui le distingue du commoner consiste dans le costume, qui est beaucoup plus coûteux. La robe du Commoner est faite d’une étoffe dite drap de prince ; et, avec le bonnet, elle coûte environ cinq guinées. Mais le Gentlemen Commoner a deux robes, une de petite tenue pour le matin, une de grande tenue pour le soir, toutes deux sont de soie, et la seconde est richement ornée. Le bonnet est aussi plus cher, étant couvert en velours, au lieu de drap. En outre, à Cambridge, le gland est d’or, ou de clinquant, ce qui à Oxford est réservé aux bonnets des nobles. Il y a, d’ailleurs, dans l’autre Université bien d’autres particularités de costume. En effet celui des pensionnaires (correspondant aux Commoners d’Oxford) varie presque dans chaque collège, ce qui a sans doute pour but de permettre aux fonctionnaires académiques de s’assurer au premier coup d’œil que le délinquant porte la robe, (seule chose qu’il puisse reconnaître à Oxford) et en outre à quel collège il appartient. En tenant compte de ces deux articles, le costume et la caution, et qui tous deux se paient comme premiers frais d’entrée, je n’en vois pas d’autres dans lesquels la dépense d’un Gentlemen Commoner pourrait surpasser, ou devrait équitablement surpasser celle d’un Commoner. Il est vrai qu’il a le privilège de choisir son logement ; il le choisit le premier, et prend généralement les appartements