Page:Quinet - Œuvres complètes, Tome VII, 1857.djvu/163

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I

le berceau.

 
Si j’étais un oiseau de mer
À l’aile d’or, au bec de fer,
Je volerais pendant l’orage,
France, sur ton plus haut rivage,
Pour voir au loin le flot verdir,
Et ton roc de Corse blanchir,
Là-bas, comme un vaisseau de guerre
Qui lève l’ancre et quitte terre.

Si j’étais la feuille des bois,
Qui tous les mille ans, une fois,
Se fane et roule dans l’abîme,
Je reverdirais sur ta cime,
Chêne de Corse, en tes vallons,
Pour voir où nichent les aiglons,
Et, dès qu’ils ouvrent leur paupière,
Ce qu’on leur jette dans leur aire.

Si j’étais l’étoile qui luit
Sur l’océan, pendant la nuit,