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Page:Quinet - Œuvres complètes, Tome VIII, 1858.djvu/149

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Joel.

Ce sera donc un bien puissant roi que le Christ, mon père ?



Nathan.

Si grand, que tous les autres lui serviront d’échansons.



Joel.

Aura-t-il un palais aussi beau que celui de Saba ?



Nathan.

Son palais aura cent portes, pour ses cent messagers.



Joel.

Pour être le messie, que faut-il faire ? Je lis déjà dans votre livre chaque soir, je chante avec ma sœur les cantiques dans le temple.



Elie.

Les prêtres me donnent l’encensoir, et c’est toujours moi qui porte les ramiers au sacrifice.

Pour être le messie, faut-il être l’aîné ?



Nathan.

Non, l’âge n’est pas compté ; toujours on m’a prédit qu’il sortirait de ma maison un enfant éternel. Dites-moi seulement ce que vous voyez en rêve ; n’est-ce pas, par aventure, une couronne d’or avec une mitre de diamant ?



Joel.

Jamais je ne vois rien en rêve que des oiseaux qui chantent sur des buissons d’aubépine d’argent.



Elie.

Et moi, je vois mieux que Joel : hier encore, une tourelle d’or fin où montaient des cavaliers d’ivoire.



Nathan.

Rappelez-vous si jamais vous n’avez cru toucher une épée tranchante comme en portent les rois.



Joel Et