e poli, et ses arçons sont ouvrés de fin or. Ne viendras-tu pas le voir passer sous ta fenêtre ?
Rachel.
" et ne nous laissez pas succomber à la tentation,
" mais délivrez-nous du mal. Ainsi soit-il. "
Le Chœur.
Le voilà qui s’éloigne. écoute, écoute. Encore
trois pas, tu ne l’entendras plus. J’ai traversé
maints tertres et maintes grandes vallées ; mais
jamais je n’ai vu vol d’émérillons, ni cavalier
si rapide, ni si fier, ni si preux. Son turban
blanchit plus que neige et gelée au soleil. Le
saurais-tu, aussi bien que lui, rouler et
dérouler, sans faire un nœud ? à son arçon
pend un calice de vermeil. N’y voudrais-tu
pas boire une boisson enchantée ?
Rachel.
"Je vous salue, Marie, pleine de grâce. Le
"seigneur est avec vous."
Le Chœur.
Te rappelles-tu le jour où tu le vis pour la
première fois ? Il était appuyé contre un pilier
de la cathédrale, et tu le pris de loin pour
un ange de pierre dure. C’était le jour de noël.
Toutes les cloches sonnaient. Son front était
pâle, et ses yeux avaient pleuré dans la nuit
maintes larmes. Quand tu montas les degrés de
l’église, il te regarda avec douleur ; et toi,
sans tourner la tête, tu le revis tout ce
jour-là, et le lendemain, et le jour d’après
encore, tu te dis en toi-même : qui est-il ?
Rachel.
" Priez pour nous pauvres pêcheurs, maintenant et à
" l’heure de notre mort. "
Le Chœur.
Qui est-il ? Celui qui fit ciel et rosée le saura
bien. De tous les hommes, il n’en est pas un qui
soit comme lui.