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Page:Quinet - Œuvres complètes, Tome VIII, 1858.djvu/237

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cinquantaine d’années au plus, ce n’est pas non plus exorbitant.



A présent, tout dépend de vous, pensez-y, réfléchissez-y, et prenez un parti.



Ahasvérus.

Que faire, ou que ne pas faire ? Je n’en sais rien. Un chaos pèse sur ma poitrine.



Mob.

Déplorable conclusion !



Ahasvérus.

Tout mon cœur est une plaie. C’est que la moindre peine nouvelle réveille en moi chacune de mes douleurs passées. J’ai peine à me soutenir ; attendez, c’est une faiblesse qui passera.



Mob.

Ne m’en voulez pas, au moins. La vérité, quand elle vient d’un ami, doit toujours produire cet effet.

Regardez donc. Mes yeux clignotent. Je ne vois plus que des ténèbres.



Mob.

Tant mieux, la nuit porte conseil. Sur ce, je me retire. Minuit sonne. C’est mon heure d’habitude.

Mon devoir m’appelle ailleurs. Votre très-humble, monseigneur.

écoutez une prière.



Mob.

Un ordre, vous voulez dire.



Ahasvérus.

Encore un mot.



Mob.

Désolée de vous refuser. Mes moments sont réglés.