Le Christ, seul, à la voûte du firmament.
Depuis l’heure où Ahasvérus m’a rendu mon calice,
ma plaie s’est rouverte à mon côté ; mes larmes
pleuvent dans l’abîme. Les quatre vents se
partagent au sort ma tunique de nuages. Le
souffle de ma poitrine fait vaciller la lampe
du monde qui s’éteint. Autour de mes degrés,
mes pas se traînent comme autrefois les
couleuvres sur les pierres du Golgotha ;
et mes longs cheveux s’amassent sur mon cœur,
comme un orage tout gonflé des pleurs de la terre.
Univers, basilique ruinée, qui avais un escalier
d’étoiles pour monter à ta tour infinie, et qui
m’as attaché à ta voûte, pourquoi as-tu laissé
l’heure s’arrêter sur ton horloge ? Pourquoi
as-tu laissé tomber à moitié sur ton pavé ta
nef du firmament ? Pourquoi as-tu brisé, en
colère, tes vitraux d’azur du ciel à ta
fenêtre ? Pourquoi as-tu dit aux orties de
monter jusqu’à ma place, au ver de scier mon
banc par le pied, et aux étoiles d’argent de
sonner leur glas dans le ciel, comme le soir de
la fête des morts ?
Ah ! C’est que le ciel est vide ; c’est que je
suis seul au