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noirs et des cheveux bouclés et puis, comment vous dites ? Ce qui va dans les niches ? Ah yes ! Des seins gros.

» Aoh ! Et puis des pieds petits, très petits.

— Monsieur John, je vais à Paris. J’ai encore les moyens. Monsieur John, quand le premier bateau ?

— Trois jours, mistress Geneviève, le Paris qui ren­trait à Le Havre. Et le bar ?

— Oh ! monsieur John ! Le bar ! Vous qui êtes libre, quel plaisir vous me feriez en vous en occupant jusqu’à ce que je ramène ce vilain Teddy ! Pouvez-vous ?

— Je pouvais à une condition…

— Laquelle, John ?

— Si Teddy ne revient pas, je garde le bar… avec vous ! S’il revient…

— Alors quoi, s’il revient, mais il reviendra, John !

— S’il revenait, alors, vous serez ma Linette à moi, au moins une fois. Et ce devrait être juste.

— Polisson !

— Pas polisson ! Vous jurer… jurer…

— Allons ! John, je jurerais, mais ce n’est pas bien de votre part, d’exiger un serment.

» John ! Il y a mieux ! Je dirais bien : Moi, Geneviève, je pars… jure. Mais ce serait pour me parjurer : bien entendu. John ! M’aimez-vous ?

— Si je aimais vous ? Mais de toute mon cœur, de tout mon âme, de tout ce qui reste aussi.

— Alors, nous trouvons un gérant pour le bar et vous retournez à Paris, mais avec moi. Ça va ?

— Ça va ? Je ne sais pas, mistress !

— Vous saurez tout à l’heure. Invitez-moi à dîner !

John est heureux. Lui qui, dans ses douze jours de présence à Paris, n’avait pu « faire » que des grues, le voilà