« architecteur de Khaez » ou Carhaix fut chargé de l’entreprise. Il était en même temps « architecteur, entrepreneur et maître picoteur », et outre son atelier de Carhaix, il en possédait un autre à Landerneau. On peut être étonné qu’un monument d’un travail si fin et du style Renaissance le plus pur soit l’œuvre d’un ouvrier de province. Me Bescond, comme beaucoup de « compagnons » de cette époque a bien pu faire son tour de France et qui sait, peut-être d’Italie pour se perfectionner dans son art. Toujours est-il que le talent ne lui fit pas défaut. Son œuvre est là qui l’atteste. En ce temps, n’était pas reçu maître maçon qui voulait. Il fallait avoir passé plusieurs années comme apprenti pour devenir ensuite compagnon ou valet et l’on n’était reçu maître que si l’on avait déjà exécuté une œuvre remarquable. Ce long apprentissage supposait chez le nouveau maître des connaissances étendues de son art. L’étude des monuments et l’émulation nécessairement existant entre les diverses corporations développaient chez l’ouvrier le goût inné de son art et faisaient surgir sur notre sol breton ces œuvres qui, si elles dénotent surtout l’intensité de la foi, montrent parfois aussi chez l’ouvrier un instinct de génie. La chaire à prêcher de Saint-Thégonnec, œuvre des plus remarquables,