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BAD

Taisez-vous, petit babouin ; laissez parler votre mère qui est plus sage que vous.

C’est ce qu’on dit à un jeune étourdi qui veut se mêler de la conversation des personnes âgées ou qui tient des propos déplacés. Ici le mot babouin, dérivé du latin babus, babuinus, signifie bambin.

Nos vieux parémiographes attribuent à ce proverbe l’origine suivante, qui a tout l’air d’un conte fait après coup.

Une jeune villageoise, atteinte du mal secret qui fait mourir les bergères, allait, soir et matin, se prosterner devant une image de Vénus tenant par la main son fils Cupidon, et là, dans l’effusion de son ame, elle priait presque à haute voix la déesse qui prend pitié des cœurs en peine d’opérer sa guérison, en lui faisant épouser un beau jeune homme qu’elle aimait. Certain espiègle caché derrière l’autel, l’ayant entendue, voulut s’amuser à ses dépens, et s’écria malignement : Ce beau jeune homme n’est pas pour vous. La suppliante ingénue crut que ces mots étaient partis de la bouche de Cupidon, et elle répliqua d’un ton de dépit : Taisez-vous, petit babouin ; laissez parler votre mère qui est plus sage que vous.

badaud. — Badaud de Paris.

Le père Labbe a émis sur ce sobriquet des conjectures vraiment curieuses. On doute, dit-il, si c’est pour avoir été battus au dos par les Normands, ou pour avoir bien battu et frotté leur dos, ou bien à cause de l’ancienne porte Baudaye ou Badaye, que les Parisiens ont été appelés badauds. Un autre étymologiste prétend qu’ils ont dû cette dénomination, dérivée du mot celtique badawr, batelier, à leur goût pour la navigation ; car il y avait chez eux une corporation de bateliers connus, au commencement du cinquième siècle, sous le titre de Mercatores aquæ parisiaci, Marchands parisiens par eau, dont l’institution remontait peut-être au delà du temps de Jules César, et dont les Romains s’étaient avantageusement servis pour le transport des vivres et des munitions de guerre. — Le Mercure de France (25 avril 1779) donne l’explication suivante : « Rabelais rapporte