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COQ

seizième siècle. Les almanachs de Pierre l’Arrivey, autre imprimeur de cette ville, sont regardés comme faisant partie de la Bibliothèque bleue.

On dit aussi dans le même sens ; Faire des contes jaunes, parce que la couleur des couvertures et du papier desdits livres était quelquefois jaune.

coq.Le coq de la paroisse.

Au propre, c’est le coq qui est placé sur la flèche d’un clocher, comme emblème de la vigilance chrétienne ; au figuré, c’est l’homme qui, dans un village, est au-dessus des autres par la fortune, ou par quelque charge, ou par la considération dont il jouit.

Coq de paroisse, s’est dit autrefois dans une acception injurieuse, comme l’atteste cette phrase qu’on lit dans des lettres de rémission de l’an 1467 : « Icelluy Godefroy dist au suppliant : « Vous estes un très mauvais homme et n’estes que ung pilleur de gens, et estes droictement ung coq de paroisse. »

On appelle aussi le coq de la paroisse ou le coq du village, un galant qui courtise toutes les belles du lieu.

Être comme un coq en pâte.

C’est être dans son lit bien chaudement, enveloppé de couvertures et d’oreillers, comme un coq-faisan dans un pâté d’où l’on ne voit sortir que sa tête par une ouverture de la croûte de dessus. — Cette expression signifie aussi : avoir tout à souhait dans un lieu.

coq-à-l’âne.Faire des coq-à-l’âne.

C’est dire des choses sans suite et sans liaison, comme ferait un discoureur qui, par un brusque changement de propos, passerait du coq à l’âne. — Ménage prétend que Marot a inventé le terme de coq-à-l’âne, en intitulant ainsi une de ses épîtres. Mais on voit dans l’Art poétique françois, de Thomas Sibilet, contemporain de Marot, que nos anciens poëtes appelaient coc-à-l’asne certaine espèce de satire, pour la variété des non-cohérents propos que les François expriment par le proverbe du sault du coq a l’asne.