Page:Quitard - Dictionnaire des proverbes.pdf/299

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
279
CUI

vent répété, qu’est venue la locution populaire faire un cuir, laquelle s’emploie pour désigner une liaison de mots irrégulière et mal sonnante, à peu près dans le même sens qu’on dit, parler comme un savetier, comme un faiseur de savates.

Telle est l’explication que j’ai donnée, il y a une dizaine d’années, dans le Journal grammatical, et que d’autres journaux ont reproduite ; mais aujourd’hui il me paraît plus naturel et plus exact de penser que l’expression Faire un cuir a été imaginée comme variante de l’expression Écorcher la langue, en raison de l’analogie que présentent écorcher et faire un cuir.

On dit aussi : Faire un velours, par allusion à Faire un cuir ; mais les puristes ne confondent pas ces deux façons de parler. Il y a cette différence entre le cuir et le velours, que le premier marque une liaison rude, et le second une liaison douce. Il va-t-à Paris est un cuir ; Il va-z-à Paris est un velours.

Faire du cuir d’autrui large courroie.

C’est être fort libéral du bien des autres, le dépenser mal à propos. Expression fort ancienne dans notre langue, car elle se trouve dans ces vers d’Hélinand, poëte qui vivait sous Louis VII :

Faire son preu (profit) d’autruy dommage
Et d’autruy cuir larges corroies.

Plaute a dit : De meo tergo degitur corium, le cuir est pris de mon dos, pour signifier : c’est à mes risques et périls qu’on fait la chose.

cuirasse.Trouver le défaut de la cuirasse.

C’est-à-dire le côté faible, le point vulnérable d’une personne ou d’une chose. On disait autrefois, au propre : Le défaut de la cuirasse, pour signifier l’endroit où la cuirasse défaillait, manquait, et laissait à découvert une partie du corps dans laquelle on pouvait enfoncer le poignard.

Petite cuisine agrandit la maison.

La modération ou l’économie dans les dépenses de table enrichit une maison.