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CYG

torien, voulant détruire la violente opposition du côté droit, feignit d’agir au nom de la nation, dont il se disait l’unique mandataire, afin de mettre en mouvement la commune et les sections de Paris qui se considéraient comme ayant une autorité souveraine. Danton, chef du district et du club des cordeliers, fut choisi pour être leur formidable organe. Le 10 novembre 1790, il présenta à la barre de l’Assemblée une pétition contre MM. de Saint-Priest, Champion de Cicé et Latour-du-Pin, et il demanda que leur procès s’instruisît immédiatement sur la dénonciation formelle des districts parisiens. C’était la première fois que le parti populaire intervenait d’une manière aussi directe dans une question de gouvernement. Le président, au lieu de repousser une démarche à la fois illégale et téméraire, répondit à Danton que l’objet de sa demande serait pris en considération et que le chef suprême de la nation ne s’y opposerait pas. Il lui accorda les honneurs de la séance et lui permit d’assister à la discussion. Comme la plupart de ceux qui accompagnaient Danton étaient tout déguenillés, le marquis de Laqueille voulut les flétrir par un nom emprunté des nudités de la misère, et il les appela des sans-culotte ; mais les cordeliers et les jacobins adoptèrent comme un titre d’honneur ce nom donné par le mépris, et l’on sait combien ils le rendirent fameux.

cygne.Le chant du cygne.

« Les anciens ne s’étaient pas contentés de faire du cygne un chantre merveilleux ; seul entre tous les oiseaux, qui frémissent à l’aspect de leur destruction, il chantait encore au moment de son agonie, et préludait par des sons harmonieux à son dernier soupir. C’était, disaient-ils, près d’expirer et faisant à la vie un adieu triste et tendre, que le cygne rendait ces accents si doux et si touchants, et qui, pareils à un léger et douloureux murmure, d’une voix basse, plaintive et lugubre, formaient son chant funèbre. On entendait ce chant lorsque, au lever de l’aurore, les vents et les flots étaient calmés ; on avait même vu des cygnes expirant en musique et chantant leurs hymnes funéraires. Nulle fiction en histoire naturelle, nulle fable chez