Page:Quitard - Dictionnaire des proverbes.pdf/315

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
295
DEN

C’était alors une injure des plus graves que d’appeler quelqu’un menteur, et le titre xxxiie de la loi salique, rédigée sous Clovis, infligeait à ceux qui s’en rendaient coupables la grosse amende de 600 deniers. — Les Grecs et les Romains se donnaient des démentis sans en recevoir d’affront, et sans entrer en querelle. Ils ne connaissaient pas la chimère du point d’honneur qui n’a jamais fait d’autres héros que les héros du meurtre.

dénicheur. — À d’autres, dénicheur de merles.

Expression dont on se sert pour faire entendre à une personne qu’on pénètre sa malice déguisée, et qu’on ne s’y laissera pas prendre. Elle a tiré son origine de l’historiette suivante, racontée par Boursault dans ses Lettres à Babet. Un jeune manant de vingt-deux ou vingt-trois ans, étant à confesse, s’accusa d’avoir rompu la haie de son voisin pour aller reconnaître un nid de merles. Le prêtre lui demanda si les merles étaient pris. — Non, lui répondit-il ; je ne les trouve pas assez forts, et je n’irai les dénicher que samedi au soir. Il y alla en effet ce jour-là ; mais il trouva la place vide, et il ne douta point que son confesseur n’eût enlevé les oiseaux. Cependant il n’osa lui en rien dire. Quelques mois après, un jubilé l’ayant obligé de retourner à confesse, il s’accusa d’aimer une jeune villageoise, et d’en être assez aimé pour obtenir ses faveurs. Quel âge a-t-elle ? dit le prêtre. — Dix-sept ans. — Elle est sans doute jolie ? — Oui, très jolie, la plus jolie de tout le village. — Et dans quelle rue demeure-t-elle ? ajouta promptement le confesseur. — À d’autres, dénicheur de merles, lui répliqua tout aussi promptement le jeune homme ; je ne me laisse pas attraper deux fois.

dent. — C’est l’histoire de la dent d’or.

Métaphore proverbiale usitée en parlant d’une chose qui a passé pour vraie pendant quelque temps, et qui est enfin reconnue fausse. — Le bruit se répandit, vers 1593, qu’un enfant de Silésie avait une dent molaire en or qui avait poussé naturellement dans sa gencive. À cette nouvelle, revêtue d’un certain caractère d’authenticité, plusieurs savants d’Allemagne s’empressèrent d’aller sur les lieux pour examiner un tel phéno-