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GOD

que fleuve gelé, envoient des hommes en avant, pour rompre la glace et frayer le chemin.

glose. — La glose d’Orléans est pire que le texte.

Les Orléanais ont de l’esprit, mais ils l’ont tourné à la raillerie ; et c’est probablement ce qui leur a valu l’épithète de guépins (voyez ce mot), et a donné lieu au proverbe que la glose d’Orléans est pire que le texte ; car le propre des railleurs est d’ajouter toujours quelque chose aux faits qu’ils rapportent, ce qui s’appelle broder et détruire le texte par la glose. Telle est l’explication que Lemaire, dans ses Antiquités d’Orléans, ch. 19, donne de ce proverbe cité dans une lettre de Jean de Cervantes, évêque de Ségovie, au pape Æneas Sylvius, dans la Forêt nuptiale de Jean Nevizan (liv. v, n. 25), et dans les Instituts de Pierre de Belle-Perche, en latin, de Bellâ perticâ (liv. iv, tit. 6). Ce dernier auteur dit : Glossa Aurelianensis est quæ destruit textum. La glose d’Orléans est celle qui détruit le texte.

gnac. — Il y a du gnac.

C’est-à-dire quelque chose de suspect dont il faut se défier. Cette locution rappelle l’histoire d’un courtisan qui, sortant des appartements du Louvre, cherchait vainement son manteau à l’endroit où il l’avait déposé. Il demanda quelles étaient les personnes qui étaient sorties avant lui, dans l’espérance qu’il pourrait le retrouver chez quelqu’une d’elles ; mais comme il entendit nommer un gentilhomme gascon dont le nom se terminait en gnac : Ah  ! s’écria-t-il, puisqu’il y a du gnac, mon manteau est perdu. — Regnier a fait allusion à ce trait dans le vers suivant :

En mémoire aussitôt me tomba la Gascogne.

(Sat. x.)

Notez que gasconner s’est dit autrefois pour escamoter, et qu’il a été employé dans ce sens par Brantôme.

Godard. — Servez M. Godard  ! sa femme est en couches.

Le nom de Godard, que le peuple aujourd’hui donne spécialement au mari d’une femme en couches, signifiait autrefois un homme adonné aux plaisirs de la table, habitué à prendre