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PAI

Il faut le faire monter sur l’ours.

Ce dicton, qu’on applique à un homme qui a peur, à un poltron, est fondé sur une superstition dont Thiers a parlé dans son Traité des superstitions (liv. v, ch. 4). « Monter sur un ours, dit-il, et faire quelques tours dessus pour être préservé de la peur, est une chose qui se pratiquait autrefois en France, où les ours étaient plus communs qu’aujourd’hui. »

P

page. — Être hors de page.

C’est être hors de la dépendance d’autrui. — Le jeune gentilhomme qui était placé autrefois, en qualité de page, auprès de quelque haut baron ou de quelque illustre chevalier, quittait ce service à l’âge de quatorze ans pour remplir les fonctions d’écuyer. Le jour où ce changement d’état devait avoir lieu, il était présenté à l’autel par son père et sa mère, qui allaient à l’offrande un cierge à la main. Là il recevait une épée et une ceinture que le prêtre lui mettait, après les avoir consacrées par sa bénédiction. La cérémonie terminée, il était hors de page.

pagnote. — Voir un combat du mont Pagnote.

C’est voir un combat d’un lieu où l’on ne court aucun danger ; c’est, comme on dit encore, se tenir, pendant un combat, au poste des invulnérables.

Le mont Pagnote est une expression empruntée de l’italien.

Pagnote se dit aussi d’un homme timide, poltron.

paille. — Rompre la paille avec quelqu’un.

Déclarer ouvertement qu’on cesse tout commerce, toute liaison avec lui.

Le langage typique, c’est-à-dire le langage où l’on se sert de signes extérieurs pour exprimer sa pensée, était autrefois très usité ; et quand on voulait signifier à quelqu’un qu’on n’aurait plus aucune relation avec lui, on brisait une paille en sa présence ou on lui envoyait une paille rompue. — Dans une