Page:Réchetnikov - Ceux de Podlipnaïa, trad Neyroud, 1888.djvu/44

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moi ! N’est-ce pas une honte que d’être ici depuis cinq ans, avec des sauvages comme vous, sans avoir pu mettre un sou de côté ? Je ne veux plus rester ici ; je m’en irai.

— Va-t-en, puisque tu en as envie, fit Pila avec sang-froid.

— Si seulement on me donnait une autre place, je ne ferais pas de vieux os dans un trou pareil ; mais on ne veut pas me changer : j’ai demandé à être envoyé ailleurs. L’évêque m’a fait une remontrance.

Le pope envoya le paysan à l’église, avec son diacre.

— Ouvre le cercueil, dit ce dernier, quand Pila eut apporté la caisse grossière qui contenait les cadavres.

— À quoi bon ?

— Il le faut.

— Est-ce qu’on ne peut pas les enterrer comme ça ?

— Non ! ouvre ce cercueil, Dieu sait ce que tu tiens à cacher. Pila s’offensa.

— Je t’ai déjà dit que c’étaient les enfants de la Syssoïka.

— Tu ne veux pas ouvrir, eh bien ! attends, je vais appeler le stanovoï.

Le paysan prit peur et souleva une planche d’un coup de hache.

— Décloue les autres et dénoue les sacs que je les voie.