Page:Récits de voyages d’un Arabe, trad. Lébédew, 1902.djvu/72

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reconnu pour être le meilleur, et les envoyés revinrent auprès du roi et lui en firent la description ; ils lui dirent que les nuages s’y rassemblaient, que les sources en étaient douces et bonnes, que la Mer Salée (Méditerranée) en était rapprochée, qu’il y avait un lac à l’Orient, une montagne (celle sur laquelle est construite une partie de la muraille), et une citadelle naturelle où l’on pouvait s’enfermer en cas d’attaque ; et que la rivière (connue aujourd’hui sous le nom de Makloube) resterait en dehors de la muraille. On pourrait, ajoutèrent-ils, y construire des moulins et y faire venir des vaisseaux, chargés de vivres et de tout le nécessaire, sans parler de ce qui serait apporté par mer. Après cela, ils demandèrent les instruments nécessaires pour casser les pierres destinées à la muraille et aux édifices.

Il fut décidé de prendre les pierres à deux jours de marche de la ville, et de les apporter sur des vais seaux.

Lorsque le roi eut pris connaissance des avantages de ce lieu, il ordonna de donner l’argent indispensable et d’envoyer les ingénieurs et les inspecteurs de travaux de tout son Empire pour y bâtir une ville.

Tout ce monde partit, et quand ils y furent arrivés, ils commencèrent à tracer le plan de la ville ; ils en creusèrent les fondations et ouvrirent les canaux. Mais, chose étonnante, tout ce qu’on creusait le jour, était comblé pendant la nuit ! Des gardiens y restèrent plusieurs nuits, mais ne virent personne. Alors, on comprit que c’était là l’ouvrage des diables. En même temps il se développa parmi les ouvriers des maladies qui les empêchaient de travailler. Les ouvriers effrayés