Page:Récits de voyages d’un Arabe, trad. Lébédew, 1902.djvu/98

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épousasses ma fille et que tu eusses soin de ma mère ». Alexandre y consentit et Darius mourut.

Après avoir enterré Darius avec pompe, Alexandre appela ses ministres, les tranquillisa et les laissa à leur poste. Puis il épousa la fille de Darius et entoura sa mère des soins les plus tendres. Quant à ses assassins, il les fit crucifier sur un endroit élevé, pour les punir de leur trahison envers leur souverain. L’historien dit : lorsque Alexandre se fut emparé de tout l’Empire Perse, il en invita les dignitaires et causa avec eux. Leur érudition et leur énergie provoquèrent son admiration, au point qu’il écrivit à Aristote :

« J’ai trouvé dans les dignitaires de la Perse des hommes d’un esprit éclairé, d’une vive imagination, d’une raison saine, d’une énergie et d’un courage étonnants. Tout cela est garant de leur capacité administrative. J’ai donc pris la décision de les tuer l’un après l’autre. Fais-moi connaître ton opinion là-dessus. » Aristote répondit ce qui suit : « Si tu as le pouvoir de les tuer, tu n’as pas de pouvoir sur l’air et l’eau de leur pays. Tu ferais donc mieux de les vaincre par tes bienfaits et ta bienveillance, afin de gagner leur affection et leur dévouement ».

Alexandre suivit ce conseil.

De la Perse il passa à Babylone qu’il attaqua et conquit.

Puis il rapprocha de sa personne quelques-uns des dignitaires de ce pays, après quoi il envoya un messager à Aristote pour lui demander ses conseils.

Aristote réfléchit quelque temps, puis il alla au jardin avec le messager et se mit à déraciner de vieux arbres et à en planter de jeunes. Puis il dit au messa-