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RÉCLAMATION

règles du Corps constituant, c’est-à-dire, sans aucune distinction, pour concerter les moyens les plus prompts et les plus sûrs de réprimer, dans notre langue, tout ce qui porte atteinte à la bienséance et au maintien de l’honneur ; pour réclamer l’abolition de ces termes impropres, qui compromettent à la fois la délicatesse des deux sexes, et poursuivre avec sévérité l’insolent qui contreviendroit aux réglemens que l’on prendroit à cet égard.

Mademoiselle Testard, Marchande à l’entrée de l’Assemblée Nationale, familiarisée[1] depuis longtemps avec tous les membres du Corps législatif, réunit, à ce titre, le plus de suffrages, et obtint le fauteuil de Présidente.

Madame Sciard, dont le mari, qui n’est pas seulement entrepreneur d’écritures, a raté plusieurs fois la place de Secrétaire dans différents Districts, Mad. Sciard, disons-nous, en parvenant d’emblée au Secrétariat, a offert la preuve que les Dames se rendroient autant de justice entr’elles que les hommes entr’eux.

Après une légère confusion, qui fut le seul effet des applaudissements multipliés, Mad. la Présidente ouvrit un discours dont nous rapportons les propres expressions.

  1. Instruite, sans doute, du mot de Piron, à Madame de ***, que, pour faire des vers, il falloit avoir, des couilles au cul ; Mademoiselle Testard a présumé qu’il en falloit autant pour faire de bonne prose ; de là ses assiduités auprès des représentants de la Nation, et parmi les douce cents dont elle peut se flatter de connoître à fond les deux tiers, aucun n’a démenti l’opinion qu’elle en avoit conçue.