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Page:Réclamation des courtisanes parisiennes adressée à l’Assemblée nationale, 1875.djvu/14

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RÉCLAMATION

pour l’oreille et pour les mœurs le comble de l’opprobre.

Quant aux noms communs, quant à ces épithètes dégoûtantes dont nous sommes si souvent les victimes, malgré nos complaisances, aidez-moi, Mesdames, à me les rappeler tous, et que leur liste abhorrée soit remise à l’Assemblée Nationale pour être pris par elle le décret nécessaire à leur abolition.

Ce discours prononcé avec toute la force et l’énergie dont la matière étoit susceptible, fit l’impression la plus forte. On partagea vivement le noble enthousiasme de Madame la Présidente ; et toute la salle retentit long-temps des acclamations de l’Assemblée.

Madame André, dont le développement, la construction, les grâces font honneur au créateur, Madame André dont les intrigues sont en aussi grand nombre que les caractères Typographiques de son mari, demanda la parole.

Cette courtisane, plus familiarisée qu’aucune autre avec les termes contre lesquels on réclamoit, en offrit l’énumération[1], d’autant plus volontiers que, victime de sa foiblesse pour un clerc de Procureur, elle s’entend reprocher tous les jours une maladie contagieuse qu’elle a grand soin de communiquer à qui veut la payer[2].

  1. Pourroit-on refuser de donner en détail ce qu’on reçoit tous les jours en gros.
  2. Consultez à cet égard MM. de Calogne et Collard, tous deux se félicitent hautement d’en avoir été quittes, le premier pour une ceinture, l’autre pour une grammaire Françoise. Il est aisé de voir que la parure de Vénus et les principes de Restaut n’ont pas suffi à ces deux Mes-