Aller au contenu

Page:Réflexions sur la révolution de France.pdf/154

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pansion de lumières, au partage desquelles chaque membre avait été traité avec largesse ; c’est alors, dis-je, que toute cette Société était dans une grande impatience de répandre elle-même généreusement les lumières qu’elle venait de recevoir si gratuitement ; c’est pour consommer cette communication bienveillante que l’on s’ajourna de la chapelle du club de Old Jewry à la taverne de Londres, où le même docteur Price, encore environné des fumées de son trépied delphique, qui n’étaient pas entièrement évaporées ; proposa et porta la motion ou adresse de congratulation, qui a été transmise à l’Assemblée Nationale de France par lord Stanhope.

Quoi ! c’est un prédicateur du saint Evangile qui profane cette sublime et prophétique extase, appelée communément le Nunc dimittis, qui a été inspirée lors de la première présentation de Notre Seigneur au temple, et qui l’applique avec un enthousiasme dénaturé et inhumain au spectacle le plus horrible, le plus atroce et le plus affligeant, qui ait peut-être jamais été offert à la pitié et à l’indignation du genre humain ! Cette marche triomphale, cet événement, pour le moins infâme et impie, qui remplit cependant l’âme de notre prédicateur d’un transport si profane, doit, au contraire, révolter tous les esprits bien nés. Plusieurs Anglais ont été stupéfaits et indignés de ce spectacle. Il devait, ou je suis bien trompé, ressembler à une procession de sauvages américains entrant dans Onondaga, après quelques-uns des massacres qu’ils appellent leurs victoires, et conduisant dans leurs cabanes, en-