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Page:Réflexions sur la révolution de France.pdf/330

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n’est qu’illusoire[1]. Je ne vais considérer cette question que comme un transport de propriété Voici sous ce rapport quelques reflexions.

Dans toute société qui prospère, il y a un excédant de productions sur la portion nécessaire à l’entretien de celui qui cultive ; cet excédant est le revenu du propriétaire foncier. Il sera dépensé par un homme qui ne travaille pas, mais cette paresse elle-même est la source du travail : ce repos est l’aiguillon de l’industrie. Le seul intérêt de l’État, c’est que le produit de la terre retourne à l’industrie qui l’a procuré, et que le revenu se partage de manière que la morale ne soit point offensée par les dépenses des propriétaires, et que le peuple ne soit pas lésé dans le partage auquel il a droit.

Sous tous les points de vue de recette, de dépenses et d’emplois personnels de revenus, un législateur modéré comparerait avec soin le propriétaire actuel qu’on lui prescrit de renvoyer, avec l’étranger qu’on lui propose de mettre à sa place. Avant de s’exposer à tous les dangers qui accompagnent nécessairement toutes les révolutions violentes de propriétés, occasionées par des confiscations, on aurait dû se procurer une assurance positive que les nouveaux acquéreurs des propriétés confisquées seraient beaucoup plus laborieux, plus vertueux, plus sobres, et moins disposés à arracher des

  1. Au fait, ces confiscations devaient payer les dettes de l’État ; l’État est-il libéré ?(Note de l’Éditeur.)