Page:Réflexions sur la révolution de France.pdf/446

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L’armée municipale, qui, suivant leur nouvelle politique, doit contrebalancer l’armée nationale, considérée en elle-même, est d’une constitution beaucoup plus simple, et, à tous égards, moins susceptible de reproches. C’est un corps purement démocratique, qui n’a aucune relation avec le pouvoir du Roi ; un corps armé, discipliné, et commandé à la fantaisie des districts auxquels le corps appartient en particulier ; et la direction du service personnel, on des amendes qu’il faut payer quand on se fait remplacer, appartient à la même autorité[1]. Rien n’est plus uniforme. Si cependant vous considérez ces établissemens sous leur rapport avec la couronne, avec l’Assemblée Nationale, avec les tribunaux publics ou avec l’autre armée ; ou bien si vous les considérez sous le rapport de la liaison qu’ils peuvent avoir les uns avec les autres, rien ne vous paraîtra plus monstrueux ; et il est impossible que tous les mouvemens embarrassés de cette machine ne se termiuent par quelque grande calamité nationale. Ce moyen préservatif d’une constitution générale est plus mauvais que le systasis de la Crète, ou la confédération de la Pologne, ou que tous les autres mau-

  1. On voit, dans le compte donné par M. Necker, que la garde nationale de Paris a reçu, indépendamment des sommes d’argent qui ont été levées sur les particuliers de cette ville, environ 145,000 liv. sterling, prises sur le trésor public. Je n’ai pas pu discerner s’il annonçait que cette dépense serait {{{2}}} la même, ou s’il reudait compte de ce qu’il en avait d’abord coûté pour les neuf mois seulement qui s’étaieut écoulés. Au aarplus, cela importe peu, puisqu’elle est maîtresse de prendre ce qu’il lui plaira.(Note de l’Auteur.)