Page:Réflexions sur le Code noir, et dénonciation d'un crime affreux commis à Saint-Domingue.djvu/7

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


RÉFLEXIONS
SUR LE CODE NOIR,
Et dénonciation d’un crime affreux, commis à Saint-Domingue.
Séparateur


Messieurs,

Vous ne le croirez pas, le crime affreux que nous venons vous dénoncer ; il appartient aux siècles les plus barbares ; il appartient à des Cannibales ; et cependant c’est par un homme libre, civilisé, par un François, qu’il a été commis ! C’est l’aurore de la liberté, de la plus brillante révolution, qu’il a déshonorée. — Mais à quel degré d’excès ne porte pas l’habitude du despotisme !

Nous n’avons cessé de le répéter dans les divers ouvrages que la société a publiés, l’esclavage a deux terribles conséquences ; il avilit l’esclave, il rend le maître barbare. Mais la barbarie du maître surpasse encore la bassesse de l’opprimé ; elle ne connoît point de frein, point