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Page:Régnier - Œuvres, éd. Lacour, 1867.djvu/238

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SATYRE.

J’entreprens partis sur partis ;
Toutes/ois je vous avertis,
Pour le Sel, que je m’en déporte,
Que je n’en suis en nulle sorte,
Non plus que du droit Annuel :
Je riayme point le Casuè’l.
Tay bien un avis d’autre estoffe
Dont du Luat le Philosophe
Désigne rendre au Consulat
Le ne^fait comme un cervelat.
Si le Conseil ne s’y oppose,
Vous verre^ une belle chose.
Mais, laissant-là tous ces projets,
Je ne manque d’autres sujets
Pour entretenir mon caprice
En un fantastique exercice ;
Je discours des neiges d’antan,
Je prens au nid le vent d’autan,
Je pet e contre le Tonnerre,
Aux papillons je fais la guerre,
Je compose Almanachs nouveaux,
De rien je fais brides à Veaux,
A la S. Jean je tends aux Grues,
Je plante des pois par les rues,
D’un baston je fais un cheval,
Je voy courir la Seine à val,
Et beaucoup de choses, beau sire,
Que je ne veux et n’ose dire.