Page:Régnier - Œuvres complètes, éd. Viollet le Duc, 1853.djvu/93

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Le sommelier me prit et m’enferme en la cave,
Où beuvant et mangeant, je fis mon coup d’essay,
Et où, si je sçay rien, j’appris ce que je sçay.
Voyla ce qui m’a fait et poëte et satyrique,
Reglant la mesdisance à la façon antique.
Mais à ce que je voy, simpatisant d’humeur,
J’ay peur que tout à fait je deviendray rimeur.
J’entre sur ma loüange, et, bouffi d’arrogance,
Si je n’en ay l’esprit, j’en auray l’insolence.
Mais retournons à nous, et sages devenus,
Soyons à leurs dépens un peu plus retenus.
Or, comte, pour finir, ly doncqu’ ceste satyre,
Et voy ceux de ce temps que je pince sans rire ;
Pendant qu’à ce printemps retournant à la cour,
J’ïray revoir mon maistre[1] et lui dire bon jour.

  1. Voyez la note 12, page 12.