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1914-1916


« C’est pourquoi je me sens permis, la tête haute,
De marcher fièrement où vous me conduirez,
Ô beaux chemins de la forêt dont je suis l’hôte
Et qui courbe sur moi ses feuillages sacrés !

« Car sous ses arbres roux poussés du sol de France,
De ce sol arrosé du plus pur de nos sangs,
J’ai le droit de goûter la paix et le silence,
Et la longue douceur des jours convalescents.

« Avant que, de retour à la tâche farouche
Qui se doit achever en un soir glorieux,
Je te donne le cri suprême de ma bouche,
Patrie, et le regard suprême de mes yeux ! »


6 novembre 1915.