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DE LA MAISON OÙ JE SUIS NÉ


On ne voyait pas la mer, de la maison où je suis né, mais le port n’en était pas loin avec ses quais, ses bassins, sa jetée, et la mer était intimement mêlée à la vie de cette petite ville normande dont je revois encore dans mon souvenir les rues étroites et pittoresques où les coiffes paysannes se croisaient avec les bérets marins. Je revois le marché avec ses étalages de grasses volailles et de grosses mottes de beurre, la poissonnerie, si bruyante aux heures de vente à la criée, quand les barques de pêche avaient déchargé les captures de leurs filets et que, voiles carguées, elles montraient à marée basse leurs flancs tout incrustés de coquillages et tout visqueux d’algues et de vase, les lourdes barques que j’aimais à voir rentrer et dont je retrouvais les coques et les agrès en miniature suspendus