Page:Régnier - L’Amphisbène, 1912.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

DEUXIÈME PARTIE



À M. Jérôme Cartier, Burlingame.
San Francisco (États-Unis).



Les Guérets par Amboise (Indre-et-Loire).

1 octobre 19..


Mon cher Jérôme,

Vous êtes un singulier personnage de vous étonner que je vous donne de mes nouvelles. Pourquoi ne supposez-vous donc pas que je suis contente, en retour, d’avoir des vôtres ? Ce qui s’est passé entre nous pourrait-il donc nous empêcher de conserver l’un pour l’autre une mutuelle et sincère affection ? Est-ce une raison, parce que je ne porte plus votre nom, pour ne plus éprouver du plaisir à l’écrire sur l’enveloppe d’une lettre ? Si vous pensiez autrement, ce serait me prêter des sentiments que je n’ai pas, ce serait bien mal me connaître, et je ne ferai pas cette injure, mon cher Jérôme, à votre remarquable intelligence.

Oui, il me semble très naturel que des relations, au moins épistolaires, continuent entre nous. Elles sont pour moi un agrément dont je ne me résoudrai pas facilement à me priver, et je vous assure que ce n’est pas