Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/106

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rence, à suivre l’exemple de la vie qui ne nous ménage pas les surprises et qui n’hésite pas à mettre notre destinée aux prises avec des événements imprévus. C’était, en effet, ce qui m’arrivait, et la rencontre fortuite que je venais de faire du seigneur Alvise Alvenigo allait avoir pour moi les conséquences les plus importantes et les plus inattendues. Aussi est-il juste que je trace un léger crayon de celui qui devenait l’arbitre de mon sort, et que je place son portrait en frontispice au chapitre qui le concerne.

Sa Seigneurie Alvise Alvenigo était membre de l’illustre famille vénitienne de ce nom, l’une des plus illustres et des plus puissantes de la cité. Appelé à plusieurs des charges importantes de la République, il les avait remplies sans grand zèle et sans grande exactitude. Le seigneur Alvenigo n’avait pas beaucoup de goût pour les affaires, même pour celles qui honorent le plus un citoyen par les services