Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/120

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ce que j’avais tant rêvé d’être. Les aventures les plus sublimes de la légende et de l’histoire allaient m’échoir en partage et j’étais d’autant plus certain de m’y bien comporter que mon rôle y serait réglé d’avance. Je n’aurais qu’à me conformer aux sentiments qu’il nécessiterait et à les exprimer par les moyens que la nature m’avait donnés et dont le seigneur Alvenigo, qui me les avait découverts, se chargerait de diriger l’emploi.

L’état d’enthousiasme et de reconnaissance dans lequel je me trouvais avait modifié les sentiments que j’avais éprouvés, tout d’abord, pour le seigneur Alvenigo. Il n’était plus pour moi un gros homme riche, sale et crasseux à qui je devrais plaire pour gagner ma vie. À présent, je le considérais comme une sorte de magicien qui tenait les clefs d’un singulier et merveilleux royaume dans lequel lui seul pouvait me faire pénétrer et comme le gardien des fantômes illustres que je devrais animer.