Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/131

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entretien, ils se dirigèrent vers l’endroit où je me trouvais ; je me levai à leur approche. Le seigneur Alvenigo semblait fort animé :

— Oui, le voilà, Capagnole, le Phénix de notre temps, le rénovateur de la tragédie ! Mais tu vas en juger par toi-même. Allons, mon Tito, montre-lui ce que tu sais faire et, toi, mécréant, apprête-toi à goûter les joies du Paradis.

Pendant que l’on apportait les mannequins, Capagnole me dévisageait. Il évaluait avec soin les proportions de mon corps et de mes membres, mais ma figure surtout semblait retenir son attention. L’insistance qu’il mettait à l’examiner aurait eu, peut-être, de quoi m’intimider, si je n’eusse été persuadé que la nature m’avait doué de toutes les qualités physiques nécessaires à mon état. J’en étais aussi certain que de l’excellence de ma voix et de la perfection de mon jeu. Aussi commençai-je à déclamer sans aucun doute sur