Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/179

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être capitaine ou marchand ou exercer tel métier que tu voudras supposer ? Allons, Tito, avoue au moins que celui de comédien a du bon, à tout prendre, et écoute l’éloge raisonné que je veux t’en faire. Et, tout d’abord, remarque que le comédien obtient la reconnaissance du public. La foule, en effet, aime son plaisir et n’est pas ingrate envers celui qui lui en procure un. Par là, notre état est supérieur à beaucoup d’autres. Est-ce que l’on a, par exemple, de la gratitude pour son boulanger ou son cordonnier ? Non. Le comédien, lui, jouit, d’un privilège qui le met au-dessus des conditions ordinaires. Il détient un secret, qui est d’amuser, et cela nous vaut mille gâteries dont la moindre n’est pas ces applaudissements qui, accompagnant nos efforts à divertir le public, en sont la récompense et résonnent si agréablement aux oreilles. Et puis, les acteurs, et particulièrement ceux qui remplissent des rôles bouffons, sont fort