Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/197

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Cet état d’esprit ne faisait que s’accroître à mesure que la coquetterie de Pierina devenait plus vive et plus inquiétante et le spectacle de ses manèges, au lieu de m’attrister et de m’alarmer comme auparavant, excitait en moi une sorte de curiosité indéfinissable. Loin de lui en vouloir, j’éprouvais pour elle une espèce de reconnaissance, en même temps que je ressentais une colère sourde. Pour un peu, je me fusse montré méchant et brutal et, quand je constatais en moi ces mouvements de violence et de révolte, ils me causaient un mélange singulier de plaisir et d’orgueil. Quant à Pierina, elle ne s’apercevait pas de ce changement de mon humeur et elle continuait à exercer le pouvoir de ses charmes avec une parfaite insouciance et une souriante légèreté.

*

J’en étais là, quand je reçus une lettre du