Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/202

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Je n’eus pas la force de m’opposer aux volontés de Pierina. D’ailleurs, ma jalousie ne m’eût guère donné de repos si j’eusse laissé ma coquette à Bologne où nous nous trouvions présentement. Ce fut donc de Bologne que nous partîmes, Pierina et moi. Je lui avais fait promettre d’être raisonnable et de ne point attirer l’attention par ses mines. Elle me le jura avec mille baisers qui me mirent la joie au cœur, car j’aimais sincèrement Pierina, malgré les tourments qu’elle me causait, et ce fut en parfait accord momentané que nous arrivâmes à Vicence, où nous descendîmes à l’auberge des Trois Œillets.

Ma première visite fut pour l’abbé Clercati. L’entrevue fut touchante. Le pauvre abbé avait beaucoup vieilli et ses infirmités le clouaient sur son fauteuil, mais si ses membres étaient