Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/208

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À cette vue, la sourde irritation que je portais en moi se changea en une muette colère. Un affreux malaise me saisit. Il me semblait lire dans chacun de ces regards une moquerie à mon endroit. N’y pouvant tenir, je dis un mot à l’oreille de Pierina, pour la supplier de partir afin de mettre fin à un supplice qui me devenait intolérable. Mais Pierina s’y refusa, en riant, sous prétexte que son sorbet était bon et qu’elle s’amusait.

Tout en me parlant, Pierina ne quittait pas des yeux un certain coin de la salle. Involontairement, mes regards suivirent les siens. Ils allaient à deux jeunes seigneurs assis à une des tables et je surpris des signes que l’un d’eux adressait à Pierina. C’étaient évidemment les deux galants dont elle m’avait signalé les manèges et qui, durant la journée, avaient passé plusieurs fois sous sa fenêtre. À ce moment, ils dévisageaient Pierina avec l’effronterie la plus choquante. J’en fis la remarque à