Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/52

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ciero fut l’objet de toute mon attention. Jour par jour, je suivais du dehors les préparatifs. Ils étaient considérables. L’air bourdonnait d’une rumeur continuelle. Le marteau des décorateurs faisait taire le marteau paternel, car on dressait dans la cour du palais un théâtre provisoire où devaient jouer des musiciens et des bouffons. C’était le fameux impressario Capagnole, dont la troupe tragique et comique est réputée dans toute l’Italie, qui avait reçu mission de régler cette partie des divertissements. Aussi fut-ce à cette occasion que je vis pour la première fois ce signore Capagnole qui devait plus tard exercer une si notable influence sur ma destinée et qui ne me parut, pour l’instant, qu’un petit homme noirâtre et sec, aux mouvements vifs, et dont l’étroite et sarcastique figure semblait avoir été pourvue par la nature d’un faux nez, à l’abri duquel ses yeux perçants et rapprochés brillaient d’un feu redoutable et redouté.